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Le dispositif de clinique indirecte concertée (d-clic) organise des instances de coordination rassemblant tous les professionnels (issus du social, du médico-social et du sanitaire) concernés par un même adolescent en situation complexe. L’objectif est de tisser un maillage partenarial contenant, pouvant prendre valeur d’enveloppe psychique interinstitutionnelle.

Cet article propose de contribuer à la réflexion sur les pratiques de travail « en réseau » à partir du champ théorique psychanalytique groupal du lien. Il viendra discuter, au travers de l’expérience du dispositif de clinique indirecte concertée Arpège, des modalités de liaison interinstitutionnelles à l’usage des professionnels et indirectement des adolescents et leur famille. Le cadre clinique des réunions dites « de coordination » proposées par l’équipe s’ajuste continuellement pour permettre à cet ensemble impliqué de se lier, de partager et de constituer pour le sujet un nouveau contenant psychique.

Il est des expériences qui figent, des expériences qui bouleversent, des expériences qui nous nourrissent, elles se heurtent à ce que nous étions « avant » et définissent ce que nous serons « après », elles s’entremêlent avec ce que nous savions, ce à quoi nous croyions, elles écorchent notre enveloppe psychique d’une réalité que nous découvrons et, pour finir, il faut en faire une chose, autre chose à défaut d’en perdre tout : j’ai donc décidé de la dire, de l’écrire, de la partager.

Le besoin des adolescents qui ne peuvent externaliser leur souffrance qu’à travers l’agir dépasse la réponse purement judiciaire. L’auteur cherche à frayer un espace de rencontre modérant la non-demande qui freine ce travail psychologique et l’injonction judiciaire du placement en centre éducatif renforcé. Cet espace d’élaboration du parcours entre le lieu de placement, la famille et la société, permettrait à l’adolescent de repenser les actes à l’origine de son placement, pour qu’il ne soit vécu ni comme une exclusion et encore moins comme une détention.